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À grand pouvoir grand fardeau

Top 10 des super-anti-héros : Des pouvoirs, aucune responsabilité

À l'occasion de la sortie ce vendredi de Monsterz, le nouveau film de Hideo Nakata, l'auteur de Ring et Dark Water, on s'est intéressé aux héros qui se découvrent des pouvoirs pas faciles à assumer. Retour sur 10 films où ce n'est pas évident d'être supérieur et différent de ses congénères.

10- Limitless (2011) de Neil Burger

Qui : Eddie Morra (Bradley Cooper), un auteur en panne d’inspiration.

Le Pouvoir : En absorbant une drogue, le NZT-48, Eddie parvient à exploiter son cerveau de manière optimale, lui offrant la capacité de réaliser presque instantanément des choses qu’un être humain mettrait des mois à faire.

Ce qu’il en fait : Eddie découvre que son état attire la convoitise. Notamment celle d’un homme d’affaires (De Niro) décidé à exploiter les capacités du jeune homme ou mettre la main sur la drogue. Eddie va utiliser ses nouvelles facultés pour contrecarrer ses plans.

Avis : Avec un postulat de départ excitant qui a de toute évidence inspiré un certain Besson pour Lucy, Limitless est un honnête divertissement du samedi soir. Le film a inspiré une série télé en 2016 qui a été arrêtée au bout d’une saison. A croire que la sympathie du projet est comme la drogue du héros : limitée dans le temps.

 

9- Ce que veulent les femmes (2000) de Nancy Meyers

Qui : Nick Marshall, divorcé, coureur de jupons, misogyne.

Le Pouvoir : Capable d’entendre les pensées du sexe féminin.

Ce qu’il en fait : Découvrant que toutes les femmes qui l’entourent, le détestent, y compris sa propre fille, Nick use de son nouveau pouvoir pour se montrer sur un bien meilleur jour. Il finira par le perdre mais non sans être parvenu à devenir quelqu’un de bien et trouver l’amour.

Avis : Comédie sympathique qui n’est pas restée dans les annales, le film de Nancy Meyers bénéficie toutefois d’un pitch qui attire toujours autant les convoitises et d’un numéro très réussi d’un Mel Gibson, en grande forme et que l’on n’a pas l’habitude de voir évoluer dans un tel registre.

 

l'effet papillon affiche8- L’effet papillon (2004) de Eric Bress et J. Mackye Gruber

Qui : Evan Treborn (Ashton Kutcher), un jeune étudiant.

Le Pouvoir : Capable de se projeter dans le passé pour changer le futur.

Ce qu’il en fait : Au cours du récit, Evan passe son temps à repartir dans le passé pour éviter les tragédies que lui et ses proches ont rencontrées. Avec notamment en point de mire son histoire d’amour tragique avec son flirt d’enfance.

Avis : Petit miracle de série B fantastique pour les deux auteurs dont on attend toujours qu’ils transforment l’essai presque 15 ans plus tard, L’Effet papillon s’appuie sur un postulat riche en possibilités. Sans jamais vraiment le transcender, les réalisateurs troussent une intrigue suffisamment haletante avec une fin qui évite toute mièvrerie tout en offrant à Ashton Kutcher l’un de ses meilleurs rôles. À noter que le film a connu diverses suites complètement ratées.

 
 

Chronicle (2012) de Josh Trank _ affiche7- Chronicle (2012) de Josh Trank

Qui : Trois lycéens qui rentrent en contact avec une substance inconnue.

Le Pouvoir :  Télékinésie. Capable de voler dans les airs.

Ce qu’ils en font : Après en avoir profité de façon oisive, les trois jeunes hommes ne vont plus être sur la même longueur d’ondes. L’un d’eux va être consumé par la puissance sans limite de ses nouvelles facultés et devenir un danger mortel pour son entourage et la planète entière.  

Avis : Malin mélange entre film de super-héros et chronique teenagers à problèmes, le premier film de Josh Trank bénéficie du seul script bien torché de Max Landis. Usant presque toujours à relatif bon escient du mode found footage pour compenser l’absence d’un gros budget, le film se montre sacrément spectaculaire dans son dernier tiers en se donnant des airs d’adaptation live d’Akira, le célèbre film de Katsuhiro Ôtomo.

 
 

La grande menace (1978) de Jack Gold - affich6- La grande menace (1978) de Jack Gold

Qui : Morlar (Richard Burton), un romancier qu’on a tenté d’assassiner.

Le Pouvoir :  Télékinésie qui lui permet de provoquer les pires catastrophes « naturelles ».

Ce qu’il en fait : Suivi psychiatriquement, Morlar est un misanthrope extrémiste, prêt à tout pour faire comprendre au monde ses erreurs passées. Il sème destruction et morts un peu partout par sa simple pensée.

Avis : Dans d’autres mains que Jack Gold, le film aurait pu être une œuvre incontournable. En l’état, elle continue à exercer un pouvoir de fascination manifeste notamment grâce à son casting 5 étoiles (Burton face à Lino Ventura et Lee Remick). Et puis, il y a cette fin, so 70’s, qui refuse toute compromission et qui fiche sacrément les pétoches.

 
 

Scanners (1981) de David Cronenberg5- Scanners (1981) de David Cronenberg

Qui : Cameron Vale, jeune médium fraîchement engagé par un labo de recherches.

Le Pouvoir : Télépathie, contrôle de l’esprit, jusqu’à être capable de faire éclater la tête d’une personne.

Ce qu’il en fait :  Vale doit traquer les « scanners » disciples d’un puissant médium (Revok). Une bataille d’esprits tueurs débute.  

Avis : Avec ses effets spéciaux toujours aussi impressionnants visuellement, Scanners est une série B qui ne vieillit vraiment pas. Les affrontements entre scanners sont bien évidemment le clou du spectacle. Le film connaîtra plusieurs suites pas inintéressantes mais nettement moins convaincantes que l’original.

 

 
 

Le cri du sorcier (1978) de Jerzy Skolimowski4- Le cri du sorcier (1978) de Jerzy Skolimowski

Qui : Charles Crossley (Alan Bates), patient d’un hôpital psychiatrique.

Le Pouvoir :  Capable de produire un cri qui tue.

Ce qu’il en fait : Recueilli par un couple visant dans une maison isolée, Charles tombe sous le charme de son hôtesse. La menace d’utiliser son cri pour se débarrasser de son rival devient de plus en plus inévitable.

Avis : Grand Prix du jury à Cannes en 1978, le film de Skolimowski qui doit beaucoup à l’influence de Francis Bacon, est une œuvre totalement singulière. Offrant des scènes des plus bizarres que n’aurait pas renier le futur David Lynch, l’œuvre propose une expérience unique et terriblement perturbante. A la fin, on n’est pas sûr de ce que l’on a vu, on n’a pas forcément compris non plus son sens mais on doit se rendre à l’évidence : le film, à l’image de ce cri aussi fascinant qu’ensorcelant, va nous hanter à jamais.

 
 

Incassable (2000) de M. Night Shyamalan3- Incassable (2000) de M. Night Shyamalan

Qui : David Dunn (Bruce Willis), gardien de sécurité, seul survivant d’une catastrophe ferroviaire.

Le Pouvoir :  Incassable mais aussi doué d’une perception extra-sensorielle.  

Ce qu’il en fait : Tout en se considérant comme un homme ordinaire, David utilise ses nouveaux pouvoirs pour notamment mettre hors d’état de nuire un tueur. Mais derrière tout ça rôde son némésis, Mr Glass.

Avis : Le chef d’œuvre de Shyamalan. Parvenant avec maestria à tirer ce qui fait l’essence des comics où s’affrontent super-héros et super-vilains, le réalisateur du Sixième sens orchestre un face à face fascinant entre deux comédiens qui n’ont presque jamais été autant charismatiques.

 

 
 

Dead zone (1983) de David Cronenberg 2- Dead zone (1983) de David Cronenberg 

Qui : Johnny Smith (Christopher Walken), professeur de lycée

Le Pouvoir : Être capable de voir l’avenir.

Ce qu’il en fait :  Il aide la police à arrêter un serial-killer. Voyant qu’un homme politique faisant campagne pour être Président des USA va déclencher une fois élu la 3ème guerre mondiale, il se décide à l’assassiner. Mortellement blessé dans la tentative, il a une dernière vision montrant que le futur président va connaître un avenir funeste menant au suicide parce qu’il s’est servi d’un enfant comme bouclier humain.

Avis : Un des meilleurs films de Cronenberg et une des adaptations les plus réussies d’un roman de Stephen King. Le film doit énormément à l’interprétation de Christopher Walken qui fait magnifiquement passer le poids d’un pouvoir destructeur et presque impossible à assumer.

 
 

Carrie au bal du diable (1976) de Brian De Palma1- Carrie au bal du diable (1976) de Brian De Palma

Qui : Carrie White (Sissy Spacek), une lycéenne introvertie sous l’emprise d’une mère tyrannique

Le Pouvoir :  Télékinésie.

Ce qu’elle en fait : souffre-douleur du lycée, elle va utiliser ses pouvoirs pour faire du mal à ceux qui l’ont humiliée. Et finira par affronter sa mère dans un ultime combat fatal.  

Avis : Dans le panthéon des films d’horreur. Carrie marque la naissance du style De Palma. Plus de 40 ans et quelques remakes-suites plus tard, personne n’est parvenu à ne serait-ce faire de l’ombre au maestro. Il faut dire aussi qu’avec Sissy Spacek, l’auteur des Incorruptibles avait trouvé la perle rare. Son visage rempli de sang entre incompréhension et terreur restera à jamais comme l’une des images les plus mémorables du 7ème art.

Publié le 22/02/2018 par Laurent Pécha

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